L’art de vivre
L’art de vivre se réume à savoir quand s'accrocher et quand lâcher prise. la vie, en efft, est un phénomène paradoxal: elle nous force à nous attacher à tous ses dons, et dans le même temps, elle en organise l'abandon final. Les radbins de la vieille école vons le diront: "L'homme vient au monde les poings serrés, mais il meurt la main ouverte."
C'est vrai qu'il faut s'accrocher, car la vie est quelque chose de merveilleux; sa beauté éclaire tout sur cette terre. Nous le savons bien, mais trop souvent nous ne prenons conscience de cette vérité que lorsque nous nous tournous vers le passé et réailsons tout à coup que ce qui a été ne sera jamais plus.
Nous nous rappelons la beauté quand elle s'est fanée, l'amour quand il s'est éteint. Mais plus douloureux encore est le souvenir de la beauté que nous n'avons pas su voir en fleur, de l'amour que nous avons ignoré lorsqu'il était offert.
Cette vérité, je l'ai reapprise récemment. A la suite d'une crise cardiaque, j'ai été hospitalisé plusieurs jours dans un service de soins intensisf, un endroit pas bien gai. Un matin où je devais subir des examens à l'autre bout de l'hôpital, on m'a fait traverser la cour sur un brancard. Au sortir du batiment, la lumière du soleil m'a frappé, tout simplement.Juste la lumière du soleil. Mais elle était si belle, si réchauffante, si éclatante!
J'ai regardé autour de moi pour voir si d'autres gens goûtaient comme moi cette clarté dorée, mais tout le monde vaquait a ses occupations, les yeux rivés au sol. Alors j'ai compris que, moi aussi j'était resté bien souvent indifférent à la magnificence des jours, lesprit trop occupé par de menus soucis, des prèoccupations mesquines, puor être à même d'en apprécier la splendeur.
Voilà la première leçon du paradoxe dont je parlais au début: garder toujours l'esprit en éveil pour pouvoir s'emerveiller et s'incliner avec respect devant la vie. Rendre hommage à chaque aube qui se lève. chérir chaque heure. Saisir chaque minmute prècieuse.
Se cramponner à la vie... mais pas au point de bannir tout recul. Car voici le revers de la médaille, l'autre face du paradoxe: il faut accepter de perdre et apprendre à lâcher prise.
A tous les stades de la vie, nous avons quelque chose à perdre, et, à chaque fois, nous en sortons mûris. On n'entame une vie indépendante qu'en quittant le sein maternel et son abri protecteur. Progressivement, on entre dans le cycle de la scolarité; puis il faut quitter les parents et le nid familial. On se marie, on a des enfants qu'il faut ensuite laisser partir. Puis vient la mort de parents, du conjoint...Nous devons, peu à peu ou brusquement,faire face au déclin de nos forces. Et finalement, comme le suggère la parabole de la main ouverte, nous nous retrouvons face à la fatelité de notre mort; la perte de nous-même, en quelque sorte, de tout ce que nous avons été ou rêvé d'être.
La vie n'est pas seulement lêtre. C'est aussi le devenir: un flux perpétuel. Nos parents continuent de vivre à travers nons; nous continuerons à vivre à travers nos enfans. Les institutions que nous bâtissons vont durer et, par elles, nous durerons. La beauté que nous créons ne peut être altérée par la mort. La chair peut se dissoudre et les mains se ratatiner; ce qu'elles ont créé de beau, de bon et de vrai continuera de vivre a jamais.
Mettez de l'amour dans une maison, et vous avce un foyer; de la morale dans une ville, et vous avce une communauté; de la vérité dans un tas de briques, et vous avce une école; de la religion dans le plus humble des édiffices, et vous avce un sanctuaire; de la justice dans tous les efforts de l'humanité, et vous avce la civilisation. Rassemblez tous ces idéaux, exaltez-les au-dessus de leurs imperfections actuelles, ajoutez-y la vision d'une humanité rachetée, libérée à jamais des besoins et des conflits, et vous verrez se profiler un avenr aux radieuses couleurs de l'espoir.
Alexander M.Schindler
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