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双语阅读 “穿越沙漠之旅,自我之路。”——法国作家 连载6—《丝绸之路 自我之路》 ...

2020-1-28 18:14| 发布者: 海芬心语| 查看: 584| 评论: 0

摘要: 双语阅读 “穿越沙漠之旅,自我之路。”——法国作家 连载6—《丝绸之路 自我之路》

穿越沙漠之旅,自我之路。

La traversée du désert, la Route du Soi.

在这片沙漠中究竟发生了什么,是像在所有的沙漠中,生来就有这样的故事吗?为什么“沙漠之路”常常饱含着神秘的感情色彩?而且是在大多数的文化传统中。
在基督教的传统中,沙漠这个词常被使用到转义上。沙漠——在精神贫乏或是身体匮乏的情况下——是信徒检验他的信仰和他对于走近神的渴望是否坚定的地方。
但沙漠不仅仅是一个隐喻。沙漠内部与沙漠外部是相通相连的;亚伯拉罕,摩西,所有伟大的旧约先知都是来自沙漠中的人。这一经验在所有的文化传统中和所有的时代中都能找到。福柯(1858年-1916年)的父亲是见证人之一:“沙漠,那是恩典的时刻,每一个愿意信仰的灵魂,都必然能够达成所愿。它需要的是这种沉默,这种冥思,这种对于所有造物的遗忘,它存在于上帝建立的神国中,在内在的精神形式之中。
在沙漠中,任何一个旅程都会变成朝圣之旅,无论这位旅客是信仰哪一种宗教的。
另一方面,张骞在冒险之旅中靠着酒缔结了联盟,酒穿越沙漠的到来并不是件无足轻重的事:酒和沙漠都是引起眩晕感的元凶。就引起了感官和记忆的混乱,永久地改变了与他人的关系和与自我的关系。
为了沿着丝绸之路走下去,必须走进两个沙漠(戈壁沙漠和塔克拉玛干沙漠),它们都是能令人眩晕的:“我们的使者没有经过头疼山和小头疼山,而是经过红土地和发烧的两侧。他们都发起了高烧并且不再有颜色感,他们得了偏头疼和呕吐……”
随着世纪的更迭,那些曾穿越沙漠的证据,总是被打上恐惧的印迹。塔克拉玛干沙漠也被称作“死亡之海”。事实上,极端条件也会赶走沙漠中的人类和动物,并因此熄灭所有生命的声音,那些我们所习惯的小噪音。于是我们的听觉变得紧张,我们的耳朵警觉起来。眼睛里充满了空洞,没有任何熟悉的东西能够吸引我们的目光驻留。白天的热,夜晚的冷,使我们的皮肤丧失了判断力。水分的彻底缺失改变了嗅觉感官的敏感度……这些都有效地触发了令人头晕目眩的接近醉酒的状态,就像是我们所说的醉酒的山……这也非常接近萨满教的一个重要的组成环节,精神恍惚。
草原上,人们的生活伴随着精神恍惚的状态;这在回旋舞蹈的祭祀动作中表现得更加明显。而张骞进入草原选择带上酒,这并不是偶然的。这是种更加可靠的方式,对于他来说这是他经验的结晶,在某种程度上可以看作是把情感装进了瓶里。
但是,眩晕感并不是荒野中唯一的感官体验和精神体验。这不是考验中唯一有危险的过程,换句话说,它能让人远离他的本来意图,能让人远离他的旧有习惯,远离他对于自我身份原本的认知。头晕目眩产生放纵,有时是很危险的。但是这种危险是为了所有的终止,所有的创新,所有的开始必须要付出的代价。这个危险也同样伴随着另外一些过程,另外的精神活力,从而开启从沙漠开始的过渡:头晕目眩,对抗与交锋,幻觉和期望。
眩晕之后,第二种来升华自我的方式,迷失了他的道路去进行的沙漠考验,是对抗交锋。它包括与自身极限的对抗,与野生动物们的对抗,与风的对抗,与沙的对抗……所有对抗导致的结果,是意外发现的效果和令人兴奋的发现。意外发现,这个非文明的概念,首先是由霍勒斯·沃波尔在一本小说中虚构而出的,在1754年,在虚构的王国塞伦迪普发生的:国王的一个儿子在那里有了出人意料和令人兴奋的意外发现在现实生活中,意外发现的伟大人物之一是克里斯托弗•哥伦布,他在寻找印度时意外地发现了美洲。
另一个经常被引用的例子是:青霉素的发明事实上,是对抗导致了强迫性的移动和转变,带来了意想不到的新的可能性。
当然,我们面临的挑战就是要抓住这些新的可能性,哪怕这意味着要放弃我们最初的计划,放弃我们首要的目的。
在沙漠中,我们从来没有找到原本我们在那里想要寻找的东西。张骞去寻求与月氏王国的联盟。从这一点上看,他是两手空空,毫无结果地回去的,但是他却开启了中国走向世界的几个世纪。
虽然可能不太明显,但是模仿的过程,是个迷惑镜子的过程,另外一个自己用从常规中完全走出的方式,去看另外的世界,去看不同的世界:走进映像的世界。当然,当海市蜃楼出现的时候,就是沙漠在演奏乐章的时候。但是,在任何时候,尤其是在夜间,沙漠以模糊真实和虚幻之间的界限,以解除人类和动物之间物种的界限,生与死之间的界限作为消遣……所有沙漠都呈现出僵化的生机,都是相反地呈现出那些似乎还活着的矿物形式……
马可•波罗在他的回忆录里证实了这个经历,当他穿越戈壁沙漠的时候:“当我们晚上骑马穿行在沙漠中,偶尔,甚至常常是整晚,我们都能够听到各种各样奇怪的声音。旅行者们必须要很小心,不要彼此分开或是留在后面;否则,他们很容易走入歧途,走出其他人的视线范围,这是山地和丘陵的缘故,因为我们听到的是恶魔的声音,他在这人烟罕至的地方呼唤着人们的名字,模仿那些他们知道的在队伍中的人的声音,引诱着人们走上歧途,陷入深渊。我们有时也会听到像是露天音乐会的乐器声和音乐声,但更常出现的是击鼓的声音……”
而这还不是结束,沙漠是打破旅行者内心平衡的最后一种手段。它在等待的过程中被使用甚至滥用,为了吸引那些在沙漠中展开冒险之旅的人们。当人们穿越沙漠的时候,那些被拉长变慢的时间,骆驼缓慢的节奏,仿佛置身于虚空中的感受,风中的呢喃声或是狂风的呼号声,麻痹了人们的听觉,干渴摧毁了人们的话语,所有这些结合起来,似乎都在召唤一个期望中的可怕人物,但也只是单纯的期望而已:“期望开始于不再有任何期望的时候,甚至没有期望的结束。期望忽略并摧毁了它所期望的东西。期望并没有任何期望。” (莫里斯•布朗肖)无目的的期望可能是生存的关键,它根植于无,根植于空。
这四种意识暂时中断模式的发现,头晕,对抗,幻觉和期待,实际上是一个重新发现:连孩子都知道这些是中毒感染的表现。事实上,只有这样他才能逐渐从中学会掌握游戏规则。
根据R.凯卢瓦的观点,AGÔN(竞争),ALEA(机遇),MIMICRY(模仿)和ILINX(眩晕)在世界上所有的文化中都是分类到儿童游戏的级别。只是从一种文化到另一种文化,这些类别的相对权重能够改变。据他的观点,社会的第一个阶层很自然地不再沉湎于幻觉和眩晕的游戏,而有序的社会更喜欢竞争和机遇。
AGÔN,就是希腊语的竞争一词,指在古希腊的宗教仪式场合中,组织的艺术或体育的竞赛。这种类型的游戏是属于希望引出的结果,对于每个竞争者,希望看到他们在一定的领域内所展现出其被公认的优秀品质: 这意味着适当的训练,勤奋努力和必胜的信念。
ALEA,或是用拉丁语来说的话,机遇,指运气,机会。与agôn正好相反,在这个游戏中得出的唯一结果,就是纯粹的随意性;是先天的,每个人都是机会平等的。“所能做的只有等待,在希望和颤抖中,画上命运的休止符。”(凯卢瓦,1958年)
MIMICRY,就是模仿,玩家扮演角色(人物,物体,动物)……然后假装去相信,或是去让别人相信,他就是另一个自己,或是在一个模拟现实世界的情况下,或是在一个现实的世界,或是一个虚拟的世界。这个游戏要得到的结果是基于社会角色的隐藏性,基于“面具”带来的想象力的自由性。开放的世界通过数字化带给我们的,是将模仿放在我们未来的核心中。
ILINX,就是希腊语的眩晕一词,意思是“水旋涡”,R.凯卢瓦给该类活动分了等级,从身体上的眩晕(游乐设施,雪橇,华尔兹……),到中毒,痉挛或是精神恍惚。它们同样也与那些能表现出爱好的游戏相匹配,主要是为了抑制紊乱和毁灭。这个游戏要得到的结果将是一个“企图摧毁感知的敏感时刻,企图使清醒意识遭受一种感官的变化,也就是同一时刻处在混乱之中,时而是器质性的,时而是精神性的。”(凯卢瓦,引用同上)在回旋祭礼上旋转的伊斯兰教的苦行僧们,或是各种各样的人类试验过的毒素,范围与到处流通的技术一样广泛。
穿越沙漠让人们可以重温游戏和学习的基本模式。它提供了与其他文化相遇时所需的精神的开放性。这还意味着丝绸之路是不可逆的,自西向东它结束于沙漠,自东向西它始于沙漠。对于带着任务走上丝绸之路的中国旅行者们(例如:老子,张骞,玄奘……),因环境和地域的改变而感到困惑迷惘,不自在的感觉是直接而又突然的,而对于那些从西方出发的旅行者们(卢布鲁克,马可•波罗,伊本•白图泰……),变化是逐渐的,熟悉的世界渐渐变得越来越淡薄。
但在这里我们所讨论的是过去的时代。今天,交通是如此的迅速,匆匆忙忙的旅行者们(来自欧亚大陆的东方或是西方的旅行者们)在到达时,不再能看到他们幻想中的东西呈现在现实中。我们从A地到B地,不再有过渡阶段,不再有缓缓前行。
过去旅行者的时代是被沙漠缔造的。在这个精神性的装置中,沙漠之旅结束时,张骞发现了汗血宝马,这是种能给人留下深刻印象的特殊动物。在汉武帝时有过相关描述的记载,当他最终返回中国,汇报自己完成任务的情况时,他激起了汉武帝想要不惜任何代价获得汗血宝马的渴望。
这个渴望从此开始在汉武帝的内心中燃起:成为不死之身。出人意料地是,正好相反地罗马人认为中国人,他们几乎差不多是神话中的人,于是将他们命名为赛里斯,意思是即使不是长生不老的,至少也是异常的长寿。
“据说,赛里斯人可以活到三百岁;有些人认为这种长寿是由于空气,有些人认为是由于土壤,还有一些人认为是由于饮食结构的原因:事实上,罗马人认为这整个民族都只喝水。对于罗马人来说,生活中怎么能没有酒?
法语版
Que se passe-t-il dans ce désert, comme dans tous les déserts, pour que naissent de tels récits ? Pourquoi la « voie du désert » a-t-elle souvent une connotation mystique ? Et ce dans la plupart des traditions. 
Dans la tradition chrétienne, le mot désert est employé au sens figuré. C’est au désert – dans l’aridité spirituelle ou le dénuement physique – que le croyant vérifie la solidité de sa foi et de son désir d’aller vers Dieu. 
Mais le désert n’est pas seulement une métaphore. Au désert intérieur correspond le désert extérieur ; Abraham, Moïse, tous les grands prophètes de l'Ancien Testament sont des hommes du désert. Cette expérience est partagé dans toutes les cultures, et dans tous les temps. 
Le père de Foucault (1858-1916) en est un des témoins : « le désert c’est un temps de grâce, c'est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l'esprit intérieur. » 
Tout cheminement dans le désert devient un pèlerinage, quelles que soient les références religieuses du voyageur. 
D’autre part l’association avec le vin faite dans l’aventure de Zhang Qian, le vin arrivant à travers le désert, n’est pas anodine : vin et désert sont pourvoyeurs de vertige. L’un et l’autre provoquent un affolement sensoriel dont le souvenir modifie durablement la relation aux autres et la relation à soi. 
Les deux déserts entre lesquels il faut se faufiler pour suivre les Routes de la Soie (Gobi et Takla-Makan), sont bien vertigineux : « Nos ambassadeurs passent pas les montagnes du Grand Mal de Tête et du Petit Mal de Tête et par les versants de la Terre Rouge et de la Fièvre. Ils sont pris de fièvre et n’ont plus de couleur, ils ont la migraine et vomissent... »
Les témoignages, au fil des siècles, de ceux qui les ont traversé ont toujours été empreints d’effroi. Le Takla-Makan était nommé « la Mer de la mort ». En effet les conditions extrêmes vident les déserts des humains et des animaux, éteignent ainsi la rumeur de vie, tous ces petits bruits, qui habituellement nous enveloppent. Alors l’ouïe se tend, les oreilles sont à l’affût. Les yeux sont saturés de vide, rien de familier ne les accroche. La chaleur du jour, le froid nocturne, font perdre à la peau ses repères. Le manque radical d’humidité déplace le spectre des sensations olfactives... Cela déclenche effectivement un état vertigineux proche de l’ivresse alcoolique, comme on parle de l’ivresse des montagnes... proche aussi de la première composante du chamanisme, la transe. 
Les peuples de steppes vivent avec la transe ; les derviches tourneurs en étant la figure la plus explicite. Et ce n’est pas par hasard si Zhang Qian a choisi de rapporter du vin. C’était la plus solide façon pour lui de cristalliser son expérience, en quelque sorte un reporting émotionnel en bouteille. 
Mais l’expérience du vertige n’est pas la seule expérience à la fois physique et mentale que procure le désert. Ce n’est pas le seul processus d’envenimement, c’est à dire un dispositif qui entraîne la personne loin de son intention première, loin de ses habitudes, loin de son identité même. Le vertige génère un lâcher prise, parfois dangereux. Mais ce danger est le prix à payer pour toute rupture, toute innovation, toute initiation. Cette dimension dangereuse accompagne également les autres processus, les autres dynamiques mentales, auxquels initie le passage du désert : vertige, confrontation, simulacre et attente. 
Après le vertige, la seconde façon de s’extraire de soi, de perdre le fil de son histoire à laquelle convie l’épreuve du désert est la confrontation. Confrontation avec ses propres limites, confrontation avec les animaux, confrontation avec le vent, avec le sable... Et toute confrontation entraîne des bifurcations, des effets de serendipité, des découvertes enthousiasmantes. La serendipité, cette notion barbare a été forgée à partir d’un roman de Horace Walpole, écrit en 1754, qui se passait dans le pays imaginaire de Serendip : un des fils du roi y faisait des découvertes inattendues et enthousiasmantes. Dans la vraie vie une des grandes figures de la sérendipité reste Christophe Colomb, lui qui cherchait les Indes et trouva l’Amérique. 
Une autre référence souvent citée : l’invention de la pénicilline. Toute confrontation en effet entraîne des déplacements, des glissements de force qui ouvrent de nouveaux possibles inattendus. 
L’enjeu est bien sûr de saisir ces nouveaux possibles, ce qui suppose de savoir lâcher ses projets initiaux, d’abandonner ses buts premiers. 
Dans le désert on ne trouve jamais ce que l’on allait y chercher. Zhang Qian allait chercher des alliances avec les Yuezis. Sur ce point il est revenu bredouille, mais il a ouvert la Chine au monde pour des millénaires. 
Moins évident peut-être est le processus de l’imitation,du miroir trompeur, une autre façon de sortir suffisamment de ses propres routines pour se voir autrement et voir le monde autrement : entrer dans un univers de reflets. Les déserts bien sûr jouent cette partition quand ils offrent des mirages. Mais c’est à tout instant, et surtout la nuit, que les déserts s’amusent à brouiller les frontières entre le réel et la fiction, à dissoudre les limites entre espèces humaine et animales, entre vivants et morts... Tout désert donne à voir des vies pétrifiées, ou au contraire des formes minérales qui semblent vivantes... 
Marco Polo, dans ses mémoires témoigne de cette expérience lors de sa traversée de Gobi : « Quand on chevauche de nuit par ce désert, on y entend quelquefois, et même assez souvent pendant la nuit, diverses voix étranges. Les voyageurs alors doivent bien se garder de se séparer les uns des autres ou de rester derrière ; autrement ils pourraient aisément s’égarer et perdre les autres de vue, à cause des montagnes et des collines, car on entend là des voix de démons qui appellent dans ces solitudes les personnes par leurs propres noms, contrefaisant la voix de ceux qu’ils savent être de la troupe, pour détourner du droit chemin et conduire les gens dans le précipice. On entend aussi quelquefois en l’air des concerts d’instruments de musique, mais plus ordinairement le son des tambourins... »
Et ce n’est pas fini, les déserts sont habiles dans une dernière façon de rompre les équilibres internes des voyageurs. Ils usent et abusent, pour envoûter ceux qui s’y aventurent, du processus de l’attente. Le temps qui se ralentit lors des traversées, au rythme lent des chameaux, le sentiment de vacuité qui s’installe, le murmure ou les hurlements des vents qui anesthésient la capacité d’écoute, la sécheresse qui détruit la parole facile, tout concourt à convoquer le personnage terrible de l’attente, de l’attente pure : « L’attente commence quand il n'y a plus rien à attendre, ni même la fin de l'attente. L'attente ignore et détruit ce qu'elle attend. L'attente n'attend rien » (M. Blanchot). L’attente sans objet est peut-être la clef de la survie, qui s’enracine dans le rien, le vide. 
Cette découverte des quatre modes de rupture, vertige, confrontation, simulacre et attente, est en fait une re-découverte : tout enfant connaît ces envenimements. Il a en effet appris progressivement à les maîtriser dans ses jeux. 
Selon R. Caillois AGÔN (compétition), ALEA (chance), MIMICRY (simulacre) et ILINX (vertige) sont les catégories qui classifient les jeux enfantins dans toutes les cultures du monde. Simplement d’une culture à l’autre le poids relatif de ces catégories peut évoluer. Selon lui les sociétés premières s’adonnent plus volontiers aux jeux de simulacre et de vertige, tandis que les sociétés ordonnées préfèrent compétition et hasard. 
L’agôn ou la compétition Le mot grec agôn désignait un concours artistique ou sportif organisé dans la Grèce antique à l’occasion de cérémonies religieuses. Le ressort d’un jeu de type Agôn est, pour chaque concurrent, le désir de voir reconnue son excellence dans un domaine donné ; cela implique un entraînement approprié, des efforts assidus et la volonté de vaincre. 
L’Aléa, ou le hasard En latin, alea signifie la chance, le hasard. Au contraire de l’Agôn, le ressort unique de ces jeux, c’est l’arbitraire pur ; a priori, tout le monde est sur un pied d’égalité. «Il ne fait qu’attendre, dans l’espoir et le tremblement, l’arrêt du sort » (Caillois, 1958). 
Le Mimicry, ou le simulacre. Le joueur endosse un rôle (personnage, objet, animal) ... Il joue à croire, à se faire croire ou à faire croire aux autres qu’il est un autre que lui-même, ou qu’il est dans une situation et/ou un univers matériel ou virtuel qui simule la réalité. Le ressort du jeu repose sur la dissimulation du personnage social et sur la libération de l’imagination permise par le « masque ». le monde qui s’ouvre à nous par la digitalisation, met le simulacre au coeur de notre futur. cf. les faux amis de Facebook. 
L’Ilinx, ou le vertige. En grec Ilinx signifie « tourbillon d’eau ». R. Caillois y classe des activités qui permettent d’accéder à un certain degré d’étourdissement physique ( manèges, toboggan, valse ... ), de griserie, de spasme ou de transe. Y sont également appariés les jeux qui manifestent un certain goût, en principe réprimé, pour la mise en désordre et la destruction. Le ressort de ces jeux serait une « tentative de détruire pour un instant la stabilité de la perception et d’infliger à la conscience lucide une sorte de transport voluptueux qui est en même temps un désarroi, tantôt organique, tantôt psychique » (Caillois, op. cit.). Des derviches tourneurs aux vertiges de l’amour, ou des divers toxiques que l’homme a expérimenté, la palette est large des techniques mobilisables. 
La traversée du désert permet ainsi de revisiter ces modes fondamentaux de jeu et d’apprentissage. Il procure l’ouverture d’esprit nécessaire pour rencontrer d’autres cultures. Ce qui signifie au passage que les Routes de la Soie ne sont pas réversibles, d’Ouest en Est elle finit par les déserts, d’Est en Ouest elle commence par les déserts. Pour les voyageurs chinois qui s’engageaient sur la route ( Ex. Lao Tseu, Zhang Qian, Xuan Zang... ) le dépaysement était immédiat et brusque, alors que pour ceux qui partaient de l’ouest ( Rubrouck, Marco Polo, Ibn’ Battuta... ) les modifications étaient progressives, la familiarité du monde s’estompant progressivement. 
Mais nous parlons ici d’un temps révolu. Aujourd’hui les transports sont si rapides que les voyageurs pressés ( de l’Est ou de l’Ouest de l’Eurasie ) ne voient plus à l’arrivée que l’incarnation de leurs fantasmes. On passe de A à B sans transition, sans cheminement. 
Les voyageurs de l’ancien temps étaient forgés par le désert. C’est dans cette disposition d’esprit qu’à l’issue du désert Zhang Qian découvrit les chevaux de Ferghana, animaux exceptionnels qui l’impressionnèrent fortement. La description qu’il en fit à l’empereur Wudi, lorsqu’enfin de retour il rendit compte de sa mission, enflamma le désir de ce dernier qui voulut dès lors se procurer ces chevaux à tout prix. 
Ce désir s’ajouta à celui qui brûlait depuis toujours Wudi : devenir immortel. De façon surprenante, comme en reflet, les Romains attribuaient à ce peuple chinois, peuple quasi- mythique, qu’ils nommaient les Sères, sinon l’immortalité, du moins une longévité exceptionnelle. 
« On rapporte que les Sères vivent jusqu’à trois cent ans ; les uns attribuent cette longévité à l’air, d’autres au sol, d’autres enfin au régime : on dit en effet que la nation toute entière ne boit que de l’eau ». Comment pour un Romain vivre sans vin ? 
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